vendredi 25 décembre 2015

Sorcellerie et refus de sépulture au Sénégal



   


Une société dont la machine à fabriquer le Bien est en panne est une société malade. Mais le Bien n’est pas seulement une construction sociale, c’est aussi et surtout une  question de transcendance qui touche à notre spiritualité. Voilà la grande difficulté ! Sans verser dans un constructivisme de mauvais aloi, on peut affirmer que là où le bât le blesse c’est lorsque le Bien devient  un problème de possibilité sociale. Pour beaucoup de citoyens les logiques de survie auxquelles ils sont confrontés depuis les années d’ajustement structurel, diminuent leurs capacités de choix d’ordre moral et poussent vers des solutions à la limite de l’honnêteté. Il ya au Sénégal un problème de consensus moral. Depuis des années nous avons du mal à s’accorder sur ce qui est bien et ce qui est mal. De plus en plus des hommes et des femmes passent à l’acte : corruption, concussion, prévarication, parjure, détournement de biens publics, transhumance des politiciens et des électeurs, manipulations en tout genre, mensonge éhonté, violences physique et symbolique sur les citoyens sans parts… Mais l’une des manipulations les dangereuses et confine au macabre est la sorcellerie qui remonte à la nuit des temps. C’est une pratique protéiforme dont le vocable a désigné mille et une choses différentes relevant spécialement des sciences occultes. Elle a aussi désigné des pratiques soi-disant anthropophagiques et alimente ainsi les superstitions les plus folles et provoqué la mise à mort horrible de personnes innocentes.  Mais ce dont il s’agit aujourd’hui au Sénégal, qui défraie la chronique, ce sont les pratiques répétées de profanation de tombes qui est à l’évidence l’un des  rituels de la nécromancie.  Il n’ya pas tant à s’en étonner. Autant dire qu’on feint d’être étonné par de telles pratiques qui même si elles sont faites à la faveur de la nuit sont  connues de tous. C’est devenu un secret de polichinelle qu’au Sénégal, le  pouvoir, la politique et la sorcellerie ou « maraboutage » sont des pratiques  intimement liées. La consultation des devins, des voyants ou autres «clairvoyants» sensés interroger les esprits de la nuit pour agir en «modifiant » la trajectoire du destin sont des œuvres devenues courantes et banales pour les hommes de pouvoir en général ; pas forcément les hommes politiques. Selon les spécialistes sénégalais de la démonologie les trois secteurs les plus infectés au Sénégal sont le monde politique, le secteur du commerce, le sport en particulier les Navétanes et la lutte. Le monde « religieux » est  de plus en plus concerné par cette affaire. Il ya aussi la sorcellerie diffuse dans la société qui s’est essentiellement féminisée à cause des conflits matrimoniaux.
On feint d’oublier qu’un homme politique sénégalais et pas des moindres, affirmait sans ambages que ses « marabouts » étaient  plus puissants que ceux de ses homologues africains. Un de ses farouches opposants fit alors un « voyage  initiatique » en traversant la boucle magique de l’Afrique de l’ouest : la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali, le Bénin pour revenir au Sénégal. Personne ne s’est interrogé sur ce voyage qui n’avait aucun enjeu politique. Dans la mairie d’une ville près de Dakar, à la suite de travaux de réfection, trois corps avaient été découverts ensevelis et couverts de linceul noir en direction du coucher du soleil. Tout portait à croire que c’était un meurtre sacrificiel et rituel compte tenu du modus operandi utilisé dont le symbolisme renvoie à des références blasphématoires. Un fait paradoxale dans un pays où l’Islam et le Christianisme, deux religions qui condamnent les pratiques occultes ou magiques, occupent le haut du pavé social et sont les principaux déterminants qui structurent l’imaginaire social. Mais le fait social est que la magie blanche est tolérée par les religieux. Sous des dehors de modernité, le Sénégal vit toujours à l’ère de la pensée magique, des superstitions, des croyances aux bons ou mauvais augures. Les hommes de pouvoir  ont du mal à quitter le monde du bois sacré. D’un point de vue historique la permanence de la cosmogonie africaine traditionnelle dans sa face politique est d’une évidence éclatante au Sénégal. Le pouvoir c’est de la  jouissance qui autorise la convocation et même l’invocation d’entités autres qu’humaines en dehors bien entendu du monde de la raison, du visible et de la transparence. Une interrogation sur ces différentes pratiques qui sont loin d’être marginales est d’un intérêt sociologique certain. Elle peut surtout nous renseigner sur l’état de notre société et sur l’usage déficitaire de la raison dans le monde politique africain. Nos hommes politiques n’ont pas confiance à la raison, à la force de persuasion et la pertinence d’un programme. Des hommes de pouvoir capables de mettre en veilleuse leur raison ! Alors toutes les folies imaginables sont permises : Folie sexuelle, folie financière, folie des grandeurs et folie « mystique ». Une  économie politique  de la sorcellerie, du sexe et des œuvres magiques serait d’un intérêt scientifique certain. C’est ainsi que le politicien confiant de son immunité mystique conférée par le sorcier  entame une grande carrière de prédateur économique et social. Tout va passer sous le rouleau compresseur de l’impunité (femmes, argent, véhicules, villas) jusqu’à ce que qu’un décret présidentiel plus sorcier viennent mettre fin à la carrière très mystérieuse du ministre. En attendant le décret divin.



lundi 14 décembre 2015

Émigration, liberté et servitude !









Depuis qu’il lui a été donné de marcher sur terre, l’homo-sapiens   a toujours quitté les zones hostiles où la vie humaine était précaire vers les prairies où l’herbe est verte partout. Il découvrira plus tard le tragique de l’existence humaine. En vérité si l’herbe est verte partout, il y en a qui est vénéneuse. Que l’on soit disciple du très controversé Darwin ou adepte du créationnisme, le fait est qu’il n’a jamais été dans le fort de l’homme de se donner volontairement la mort. Il est inscrit dans l’ADN historique de l’espèce humaine d’aimer, d’adorer et de s’accrocher à la vie, quitte même à tuer son prochain. Aussi, notre Lébou préféré, l’écrivain Abass Ndione, a-t-il raison d’affirmer sous sa barbe chenue que « les  émigrés clandestins ne sont pas des suicidaires.» On n’a pas besoin de lire Emile Durkheim pour savoir que l’émigré clandestin n’est pas dans le mode opératoire du suicide. Il veut vivre ! Il faudrait être plus sourd, muet et aveugle que le personnage de La Brute de Guy Des Cars pour ne pas entendre le cri de ces pauvres hères qui prennent des pirogues, bravant une mer hostile vers une Europe animée d’un grand désir d’apartheid. Une Europe plus hostile que la mer. « Barça ou Barzagh », « Mbekk mi », autant de formules qui nous font voir ces aventuriers des temps modernes, hommes femmes enfants, comme des béliers mythologiques, donner des coups de cornes sur la crête d’une mer qui ne leur offre que la mort. Décidément  l’avenir se refuse à eux. Leurs ancêtres n’ont-ils pas fait le même chemin ? On n’ose même pas dire que l’histoire se répète. Restons dans les proportions raisonnables. Ah l’Atlantique ! Il  est devenu tout noir à force d’engloutir et de voir autant de noirs passer. Depuis que l’éminent Paul Gilroy a jeté son fameux « L’Atlantique noir » sous le ciel assombri du monde des idées, nous savons que cet espace est à la fois un cimetière et un vaste monde de création et de recréation de l’identité noire. L’ADN historique et génétique des visages noires les plus divers est passé par là : William Dubois, Martin Luther King,  Jimmy Hendrix, Spike Lee….La migration qu’elle soit volontaire ou involontaire est un phénomène complexe et contemporain qui participe de notre modernité commune. C’est une histoire africaine mais aussi une histoire européenne. Les anciens systèmes, mercantile  ensuite capitaliste, ont par différents moyens poussé les hommes à partir ou bien même aller chercher des bras pour les faire travailler. Le capitalisme carnassier a aussi inventé un imaginaire euro-centré qui a cette faculté « démoniaque » de siphonner les consciences des autres peuples. Un système terriblement efficace dont les vecteurs principaux sont la langue, la littérature, le cinéma et  la musique. Quoi que vous fassiez, ils partiront. Même les femmes enceintes s’en vont. Ils sont possédés par le « démon » Europe. Ceux qui ont réussi à passer ne raconteront jamais leur mésaventure. Ils sont partis sur les routes d’une terre africaine malmenée et outragée par une élite qui a fini de cannibaliser les peuples et installer une prédation économique sans précédent. Depuis le fameux rapport Berg des années 80 nous savons que les dirigeants politiques africains n’ont même pas profité des marges de manœuvres laissées involontairement par les féroces institutions de Bretton Woods. Ces marges, quelque soit leur étroitesse était suffisamment « lisses » pour laisser passer de grandes politiques de croissance. Mais ils n’ont rien fait, occupés à suivre et caresser les anciens maîtres. L’esclave n’aime pas son ancien maître. Seulement il croit l’aimer. A force de brimades et de terreur, il en venu à un état d’imbécilité voisin de la démence. Il est vrai que des cas comme celui de Jean Bedel Bokassa et bien d’autres plus récents relèvent peut-être de la psychiatrie. Il ya des maladies mentales non encore diagnostiquées! Qu’ont-ils fait contre les effets dévastateurs de la sécheresse des années 70, l’exode rural, le dépeuplement des campagnes, le déséquilibre dans les villes, l’analphabétisme, le très dangereux analphabétisme ? Alors, les braves fils de l’Afrique se sont mis à braver le désert. Certains se font battre et torturer dans le Sahara, d’autres se font « enculajailler » par des maures lubriques. Ils reviennent complètement paumés s’ils ne perdent pas la tête. Dans leur folie ils racontent des choses terribles et vraies. Certains qui sont passés ne diront jamais qu’ils ont été violés. Il y en a qui ne reviendront jamais. Ils sont morts ! D’autres sont dans des caves, de grands trous creusés dans le désert où ils subissent les pratiques barbares de l’époque des Razzias. Ils ont le malheur d’habiter des pays où l’on hésite encore entre la liberté et la servitude. Les hommes sont mortels, mais les civilisations se suicident !

mercredi 9 décembre 2015

Mais à quoi bon écrire ?





A quoi bon écrire si ce n’est pour voir l’œuvre de sa vie conspuée et regardée avec une morgue hautaine par les bourgeois de troisième génération ? Ils vous achètent quelques bouquins pour se faire bonne conscience et décorer leur palais construit avec l’argent faisandé du commerce de l’Afrique. L’Etat honteux ! La Société sans vergogne, l’Elite déconfite. Faites gaffe ! Méfiez-vous des anciens pauvres qui ne seront jamais riches. Ils se contentent des miettes que leur jettent ceux qui sont haut perchés et attendent de dégringoler dans un bruit à vous crever le tympan. Attention fuyez ! Ils vont tuer, massacrer, génocider dans leur grande chute motelle. Ah ! que ça fait du bien lorsqu’un criminel choit. Un peu de cynisme ça ne fait pas trop mal tout de même.  Ce doit quand même faire drôlement mal la chute éléphantesque de ces animaux sauvages. Il n’ya guère, leurs rires narquois et leurs œillades sataniques se  gavaient de la misère noire de l’écrivain, noire comme le pain noir de la sombre misère. Ah la classe moyenne supérieure, quand tu nous tiens ! Les anciens  pauvres empêchent la révolution. La classe moyenne supérieure est la muraille de Chine, pardon (sacrilège!),  la muraille de la honte qui a oublié les mâcons du cœur. Une position de classe précaire, sans conscience politique de classe. Pour elle, l’essentiel est d’être là-dedans. Regardez-les jubiler, se pourlécher les babines en un geste lubrique ! Ils ne savent pas que le mirliton chante mieux que le bâton de Maréchal. D’ailleurs le bâton ne chante pas. Sinon il chante faux. Le chant rocailleux, caverneux, effrayant et braillard des intellectuels qui n’ont même pas l’excuse d’être organique. Les invertébrés ont quand même un organe. Ils sont au-dessus de la terre. Ils rampent au moins vers quelque chose.  Les intellectuels c’est comme les femmes, ils sont fascinés par le pouvoir. Mais je préfère les femmes, elles valent mieux qu’un intellectuel. Elles sont belles, mais pas toujours. Elles sont la sève nourricière. Il ya pas plus moche qu’un intellectuel dans la cour du roi. Sur cette terre foulée et pourrie par des millions de pieds assassins, il n’ya que la beauté qui compte.

Va-t-en ! naguère grand prix du chef de l’Etat pour des lettres illisibles jusques aux palimpsestes. Reste dans ton Nord de misère hautaine jadis Saint-Louis du Sénégal. Les pauvres ! Ils ne savent pas que le Nord, comme l’Orient musulman, est la boussole. A quoi sert de savoir où se trouve le Nord  si les entrepreneurs politiques ont périclité ? Mon cher conteur-Ife, tu vas dormir dans la rue. Ça leur est égal ! Parmi tes semblables, diront-ils. La rue n’est elle pas le gîte naturel du poète ? Commentent les experts en histoire littéraire préfabriquée. Ils vous réciteront des « Charles Baudelaire était pauvre comme Job. Il allait chercher des catins jusqu’en Europe du Nord. George Orwell, le dernier prophète de la littérature, est mort clochard. Céline le gueux, l’un des deux seuls maîtres de la parole française (avec Aimé Césaire) a quand même terminé un bouquin quelques heures avant la mort !»… Et patati et patata ! Tous victimes de la division internationale du travail, ces forgerons de l’imaginaire. Le chien aboie la caravane s’arrête  au dessus des dunes. Chien philosophe parle-nous ! Au secours le règne animal veille sur nos consciences corrompues par l’argent blanc mal blanchi. Le chien de l’écrivain est tendu de façon priapique comme le chien du fusil. Bang ! Coup de feu, coup de sang dans les veines révolutionnaires du poète national Ibrahima Sall. Alors la race des profiteurs aux abois tombe et se remet debout. Les voleurs ont la peau dure. Livrons-les tous  au guérillero de la banlieue ! Il va tous les passer à la Kalachnikov des langues africaines, avant que la société indiscrète des écrivains francophiles le mette au ban. Mais l’ombre  du pharaon Anta Diop lui viendra au secours. La doublure mystique de Bandiagara viendra guider la fabrication du Grand Livre, le livre ultime que l’argent ne pourra acheter. Il sera idéalement exposé, Le Livre, et le peuple viendra s’agenouiller, se recueillir en une prière salvatrice devant les mots balsamiques du poète de la Nation qui nous viendra des limbes de la vérité. A quoi bon écrire ?     

samedi 5 décembre 2015

Terrorisme, littérature et ré- enchantement du monde!






Le philosophe français Paul Valéry dans cet esprit subtil dont il avait le secret a dit la chose suivante : « Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens ». Quel don particulier possèdent ces grands écrivains pour nous exprimer en des mots particuliers les choses les plus complexes ? Autant dire que les hommes ont une inclination naturelle vers les extrêmes, poussés en cela par le pessimisme. L’Homme est naturellement pessimiste. Le juste milieu lui fait horreur. Il a tendance à tout faire à l’excès. C’est la raison pour laquelle les religions, les grandes sagesses et les systèmes philosophiques et moraux bref la Culture en général, appelle l’espèce humaine à la modération ; exercices spirituels difficiles et par moments douloureux pour l’Homme dont l’histoire est jalonnée par des pratiques de domination et d’hégémonie. Même ceux qui appellent à la modération sont parfois dans l’excès en ceci qu’ils le font à partir d’une culture souvent dominante. C’est l’exemple de la majorité qui accuse toujours la minorité d’être « excessive » parce que la minorité est trop visible contrairement à ce que l’on pense, elle détonne dans le décor, comme une tache blanche sur du tissu noir. Aujourd’hui c’est le terrorisme qui est en cause, une conséquence des pratiques excessives de l’homme. Le terrorisme est toujours la conséquence d’un conflit politique de grande intensité. Une grande querelle de nature politique et culturelle provoque souvent le terrorisme. Il n’est pas forcément lié à la pauvreté. La pauvreté n’en est même pas la cause secondaire. Elle a plutôt un effet d’entrainement. Une incompréhension généralisée venant souvent de l’élite dominante vient s’ajouter à la masse déferlante de préjugés, d’approximation et même d’ignorance. Le dialogue est alors interrompu. Comment Michel Houellebecq, l’écrivain français « le plus lu et le plus traduit » présentement, a-t-il pu passer de « Plateforme », un ouvrage violemment islamophobe à « Soumission » où l’islamisme qui arrive au pouvoir en France est dépeint sous un visage relativement  modéré ? Ce livre d’une écriture quotidienne comme à son habitude   et la polémique qu’elle a suscité révèlent cet état d’esprit qui caractérise particulièrement l’élite parisienne. On ne lui reproche  pas d’avoir posé l’hypothèse islamiste sous forme romanesque, le « pourquoi pas l’islamisme modéré », mais d’avoir évolué sur la question islamique. Houellebecq a osé dire qu’il a lu le Coran avant d’avoir écrit « Soumission » et qu’il faudrait être particulièrement malhonnête pour avoir une interprétation violente du Coran. « Soumission » aurait pu être plus violent s’il était écrit après les affreux attentats qui viennent de frapper la France. Des pauvres êtres innocents qui sont aujourd’hui assassinés en France par le fait de l’engagement de leur gouvernement dans l’affreuse  guerre syrienne n’ont eu que la malchance d’habiter un  pays qui peut venir à bout du terrorisme mais qui perdra la guerre de « l’invasion religieuse ». Les jeunes de la France et de toute l’Europe déchristianisée au ¾ tentent de retourner vers le paradis perdu. Dans ce phénomène de ré-enchantement de la civilisation européenne, ni l’extrême  droite encore moins la droite ne pourront jouer un quelconque rôle, sinon s’ériger en repoussoir idéal pour la rhétorique islamiste. Ni Marine Lepen, ni Nicolas Sarkozy encore moins François Bayrou n’ont la foi, la stature et la religiosité de Charles Martel. La geste de Poitiers est encore loin ! Les gouvernements du monde ont intérêt à écouter les quelques esprits brillants qui annoncent des choses à chaque époque. Juste après la chute du mur de Berlin, Philipe Delmas a écrit « Le bel avenir de la guerre » au moment où les analystes médiatiques disaient que la guerre est devenue obsolète. En ce sens le gouvernement du Sénégal a tout intérêt à se méfier de l’analyse télévisuelle même si elle présente quelques intérêts. Les analystes eux-mêmes devraient être analysés .Ce n’est pas parce que l’on a été un gentil professeur  ou chef du département d’Arabe ou avoir écrit un livre sans critique sur « Boko Haram » que l’on peut servir des recettes miracles anti-terroristes. De nos jours il est plus facile d’écrire un  bouquin  que d’élaborer un seul  article scientifique digne de ce nom. La question du terrorisme est d’autant plus complexe que les approches francophone et anglo-saxonne divergent. Tenez-vous bien ! Il ya  quelques années un article de référence publiée par une chercheure américaine dans « Manière de voir », présentait les excroissances confrériques comme la principale menace islamiste au Sénégal. Contrairement à ce que pensent nos experts médiatiques, l’islam confrérique est autant « surveillé » que les mouvements islamiques. Remarquez à propos du  Niqab  (il n’ya pas de Burqa au Sénégal), personne n’a souligné les aspects ethniques d’un tel choix vestimentaire. Son interdiction temporaire peut être décidée même dans un Etat islamique ; mais au nom de quelle légitimité ? Un conflit de légitimité se pose auprès du chef de l’Etat. L’homme qui murmure à son oreille devrait faire gaffe. Il suffit qu’une batterie de mesures justifiées ou non soient  prises pour que le Sénégal devienne une cible ! Avant d’accéder au palais le Président Macky Sall a fait le tour des mouvements islamiques au Sénégal. C’est le moment d’appeler leur expertise en la matière. La responsabilité de tous est engagée devant Dieu et les hommes.