mercredi 24 février 2016

Trop plein de politique au Sénégal ?



              


Si le  Sénégal n’est pas le pays le plus politique d’Afrique francophone, il n’en est certainement pas loin. Dans ce territoire encore jeune, il ya une grande et permanente activité politique depuis la fin du 19eme siecle. Cela explique en partie l’appétit politique des sénégalais. La politique au Sénégal a une dimension gargantuesque, pantagruélique, autour du festin politique populaire et du grand plat national. La politique est de l’ordre de l’alimentation et du ventre, jusque dans le vocabulaire.
Dans une grande démocratie comme les États-Unis, beaucoup de citoyens sont atteints d’apathie politique par sentiment de  lassitude. Mais aussi parce qu’il ya de grandes choses qui se passent dans d’autres sphères, qui peuvent les attirer et les valoriser. Un grand écrivain comme William Faulkner n’a eu que faire de serrer la main de Kennedy, parce que l’écriture est suffisamment valorisée qu’il peut se permettre de refuser une invitation à la maison blanche.
Au Sénégal, la seule sphère qui vaille est politique. Les autres sphères, scientifique, cultuelle, sportive et artistique sont subalternes, elles ne sont pas suffisamment valorisées et dépendent toujours de la politique. C’est la raison pour laquelle, un universitaire bardé de diplômes ne se contente jamais de jouir du plaisir que lui confère son savoir. Il peut facilement se mettre au pas d’un politicien analphabète. La politique telle qu’elle est étalée sur l’espace publique est tellement valorisée qu’elle attire de façon envoutante des éléments de la société civile réelle, des universitaires, opérateurs économiques, religieux etc. Aujourd’hui l’espace médiatique est dominé, envahi et même parasité par essentiellement deux castes d’intellectuel : les juristes et les sociologues. Les historiens parlent peu. On entend rarement les voix de Boubacar Barry, Ibrahima Thioub ou Mamadou Diouf.  Même parmi les sociologues, les maîtres ne parlent pas, ce sont les disciples de seconde main qui s’expriment. En sciences politiques on ne voit jamais Mame Penda Ba ou Antoine Tine de l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Quant aux juristes, il  n’est pas encore loin le jour où on ne les écoutera plus. Cette discipline noble est en train d’être déshonorée par des juristes à la solde. Il n’ya pas plus dangereux que l’onanisme intellectuel. La philosophie qui est la mère des sciences a été discréditée par ses propres enfants, parce qu’ils se sentaient « forts » et brillants. Le Droit est en train de l’être, ici en notre pays. Les circonvolutions, rodomontades et tournures alambiquées qui ressemblent plus à du galimatias ou de la logomachie entendues ces derniers jours autour de la révision de la constitution, m’ont fait beaucoup rire, d’autant plus qu’ils viennent de personnes instruites. Le peuple veille au grain ! Il est temps aussi que la communauté scientifique universitaire sorte de son mutisme. Je n’ai pas vu ces vingt dernieres années, je peux me tromper, les universitaires, signer  des appels historiques, de grandes pétitions ou des manifestes importants autour de questions d’ordre public. Leur responsabilité  n’est que académique. Notre université manque de sens historique.  
Au reste, si l’on remonte très loin selon une méthode braudéléenne on risque de se fourvoyer. Le Sénégal est un pays historiquement émergent, un Etat de création récente, une unité territoriale qui est toujours en cours. Le Sénégal tel qu’on l’envisage aujourd’hui ne date que de la fin du 19eme siècle. Le territoire ne s’est stabilisé qu’au début du 20eme. Nous avons un pays jeune, très jeune à tout point de vue, notamment en politique. Ceux qui à partir de Saint-Louis étaient partis présenter leur cahier de doléances à la révolution de 1789, l’ont fait pour rétablir le servage dans ce pays ; ce n’était nullement une démarche d’émancipation. Cet événement qui est aujourd’hui présenté comme un acte fondateur n’est en vérité qu’une démarche de révision du code civil de l’époque. Je  me demande pourquoi ce fait historique est cité en référence ; on se dit tout simplement qu’il y avait des hommes qui, venant du territoire sénégalais, se sont présentés à la cérémonie de présentation de cahiers de doléances en 1789. Allez savoir qui étaient ces gens ! Au Sénégal  l’habitude de fêter une défaite est tolérée et même pratiquée jusqu’au jour d’aujourd’hui. Embellir, édulcorer, « s’en sortir » pour éviter la gêne, l’honorable sentiment de gêne devant l’ignominie et la défaite. Les guerriers Ceddo Meïssa Bouri Déguéne Dieng et Tieyacine sont vraiment loin de nous ! Au moment où « des habitants de Saint-Louis » rédigeaient un cahier de doléances contre la Compagnie du Sénégal lors de la révolution française de 1789 la révolution islamique du Fouta s’étendait au Cayor(1790). Au Sénégal les  divergences de préoccupations politiques ne datent pas d’aujourd’hui. Le Sénégal politique et territorial est une coproduction coloniale et autochtone. Faidherbe est une grande figure de la politique en ce territoire au même titre que Lat Dior l’illustre  Cayorien. On ne le dit jamais assez !
Le phénomène politique tel qu’il est vécu actuellement est de vie récente, elle a tendance à s’accumuler par une simple loi de la croissance. La culture politique, à ne pas confondre avec l’histoire politique, est de fraîche date. C’est elle davantage qui commande certains réflexes d’accaparement et de jouissance du pouvoir. Les choses sont tellement neuves et récentes que l’histoire par ses lois qui sont plus implacables, mais lentes n’a pas encore agit pour contredire ou consolider certaines pratiques qui peuplent notre imagination politique.

Khalifa Touré

samedi 13 février 2016

Que reste-t-il de Seex Anta Joob le pharaon du savoir?

    




Il existe peu de grands hommes  qui sont entrés dans l’histoire par la porte  du savoir. Seex Anta Joob est de ceux qui ont réussi la gageure de faire l’histoire et d’écrire l’histoire en même temps. Seex Anta Joob est un penseur ; non pas un penseur de parti mais un penseur tout court. S’il y a un quelconque parti-pris chez ce grand Africain c’est le parti- pris de la science. Les vérités et découvertes de Cheikh Anta sont les vérités de la science, les limites de Seex Anta Joob sont les limites de la science. La science n’est science que parce qu’elle est faillible. Le faillibilisme est consubstantiel à la science.
Seex Anta  a repoussé les limites de son savoir dont la charge scientifique redonna sa dignité à l’homme noir. Seex Anta est un penseur d’époque, mais un penseur universel. Seex Anta est un grand homme puisque seuls les grands peuvent provoquer la légende. Il ya tellement d’anecdotes légendaires à propos de cet homme qui a été frappé d’ostracisme politique durant toute sa vie. Chercheur à l’IFAN Seex Anta Joob a été  marginalisé jusque dans l’université qui porte aujourd’hui son nom. Beaucoup parmi ceux qui, aujourd’hui, prennent les devants pour le magnifier, n’osaient pas s’approcher  de lui ou lever le petit doigt pour la défendre. Aujourd’hui c’est l’histoire elle-même qui prend sa revanche. Seex Anta n’est pas seulement l’intellectuel noir le plus vénéré mais il est aujourd’hui omniprésent dans les études postcoloniales aux cotés de Franz Fanon.  Les principales attaques contre l’afro-centrisme et les études postcoloniales venant surtout de certains milieux intellectuels français sont indirectement adressées contre les thèses de Cheikh Anta Diop soi-disant parce qu’elles présentent des limites et des erreurs. Y-a-t-il une seule thèse scientifique au monde qui ne présente pas de failles ? Mais il reste un fait indéniable, la posture intellectuelle et politique de Seex Anta à un moment précis de l’histoire du monde (l’époque coloniale) est une contribution unique en Afrique. Et cela personne ne pourra le lui enlever. Que valent les « vérités » scientifiques si elles ne contribuent pas à désaliéner l’homme ? Beaucoup d’hommes de science ont été incapables de faire l’histoire. Seex Anta l’a fait et de fort belle manière.
Le grand Seex Anta Joob a pensé de façon violente, il a pensé haut et fort, par la tête et par les trippes. Ce type de penseur n’existe presque plus en cette époque où beaucoup d’universitaires versent dans la pensée molle. Ils sont presque « émasculés » par l’idéologie de la pseudo-neutralité de la science. Lorsque la science est dépolitisée, lorsque la quête du savoir ne tient plus compte des rapports de domination elle devient alors une simple série d’opérations justes en soi mais fausses dans l’application. Le philosophe camerounais Jean Godefroi Bidima a raison de dire qu’il manque  aux philosophes africains « la violence libératrice et honnête, celle qui s’exerce au-dedans de soi-même quand on a mis de côté les fictions qui nous protègent comme les corporations, la bourse, la banque, la peur, le salaire, le confort, la réputation et les honneurs. » En s’engageant Seex  Anta avait conscience qu’il était en train de jouer sa peau. 
Né en 1923 dans le village de Céytu près de Bambey au Sénégal, Cheikh Anta Diop est un grand historien, un anthropologue redoutable, un savant aux connaissances encyclopédiques allant de la Physique nucléaire, la Chimie à  la linguistique. Il a mobilisé de façon pharaonique tout ce grand savoir, cette immense culture au service de sa thèse fondamentale : L’antériorité des civilisations nègres. Si la thèse de l’antériorité nègre est inutile, à quoi sert la thèse de la supériorité blanche qui est présente partout, diffuse jusque dans le cinéma, la musique et la sport ?
Quoi qu’on en pense aujourd’hui Seex Anta a fait œuvre de pionnier avec des difficultés inimaginables. Sa première thèse dirigée par Marcel Griaule a été rejetée faute de jury. La thèse sera publiée sous le titre de « Nations nègres et culture » en 1954, un événement historique, « le livre le plus audacieux qu'un Nègre ait jusqu'ici écrit et qui comptera à n'en pas douter dans le réveil de l'Afrique" selon Aimé Césaire. Il est peu  de thèses universitaires qui aient eu un écho populaire. « Nations nègres de culture » est le dernier véritable événement éditorial de notre espace universitaire, c’était en 1954.
Il a créé au sein de l’université de Dakar le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone. Seex Anta Joob est sans nul doute le plus illustre des Egyptologues.
Chef de fil du courant nationaliste au Sénégal,
il est l’un des quatre grands penseurs politiques Sénégalais. Le RND, parti politique qu’il a créé en 1976 est à l’origine de beaucoup de formations politiques. Sa confrontation politique et intellectuelle avec Senghor  ne doit pas être minimisée. Elle révèle quelque chose de profond dans notre histoire politique et sociale : il  existe au Sénégal un courant national et un autre dont le nom reste à désigner et qui est plus tolérante avec les  intérêts étrangers. Seex Anta Joob est peut être l’auteur Africain le plus influent du 20ème siècle. Il compte aujourd’hui de nombreux disciples. Après avoir mené une vie militante d’une richesse incommensurable Seex Anta est parti dans son sommeil le 7 février 1986 à Dakar laissant une communauté scientifique orpheline et une Afrique sevrée de la marche de ce grand empereur de la pensée.


lundi 8 février 2016

Morts au travail !






Le jeudi 28 Janvier 2016 à Dakar, s’est déroulé un événement d’une tragédie insupportable mais banalisé hélas par la fréquence du phénomène dans les nombreux lieux de travail  où de pauvres pères de famille tentent de lutter pour s’accrocher à un minimum de dignité qui se rétrécit comme peau de chagrin en cette époque où la condition des travailleurs est devenue un thème éculé pour beaucoup de gens . En cette matinée du jeudi, aux environs de dix heures, personne ne se doutait de l’événement tragique qui emportera la vie de sept personnes au Môle 10 du port autonome de Dakar. Une sourde explosion a détruit une partie d’un bateau appartenant à la Delta Shipping emportant les pauvres ouvriers qui travaillaient dans la cale. Un accident est vite arrivé dit-on souvent pour prévenir, d’où l’étrange emploi du présent pour un événement soumis à une condition. Mais en vérité un accident n’est jamais vite arrivé, il est toujours la résultante d’un processus qui peut être une série de négligences,  d’incurie et même d’actes criminels. Il n’ya pas à crier sur tous les toits que la plupart de nos lieux de travail sont « accidentogènes » d’où l’obligation morale pour les employeurs de protéger et même d’astreindre l’employé à des normes de sécurité.  Depuis toujours on meurt à la Compagnie Sénégalaise des phosphates de Taïba (CSPT), aux ICS Mboro, au Port autonome de Dakar, à la SONACOS et un peu partout dans de semblables lieux de travail. Des accidents dont la violence et l’horreur dépassent l’entendement. Des millions de femmes et d’enfants sénégalais ne peuvent imaginer « le jeu de la mort » auquel les pères de familles sont astreints comme les gladiateurs de l’époque de la barbarie romaine. Ils ne verront jamais de camions cent tonnes parce que ces véhicules monstrueux ne peuvent rouler sur une route. Rien qu’un seul pneu de ces monstres est plus haut qu’un homme mesurant deux mètres. Les draglines, n’en parlons pas ! Rien que deux coups de godet peuvent remplir un seul camion cent tonnes. L’atmosphère sulfureux et acidulé de certaines de nos usines ont fini de tuer beaucoup de travailleurs. Ils ne vivent pas plus de 10ans après la retraite. Le plus horrible est l’état de déliquescence physique et mental des travailleurs qui meurent de fatigue. Il ya des pères de famille qui peuvent dormir tout un weekend. Que dire de ce travailleur écrabouillé par la machine parce qu’il s’était assoupi près d’un bulldozer. Mais quel est ce type de fatigue qui peut endormir une personne que le vrombissement du moteur et le bruit métallique de la longue chenille ne peuvent réveiller ? Voilà la condition inhumaine  des travailleurs dans beaucoup d’usines.
Alors, juste à coté, dans un monde qui est loin d’être parallèle mais plutôt écrasant pour le reste des travailleurs s’exhibent des hauts revenus, des super-salaires qui ne peuvent correspondre objectivement à un rendement quantifiable et marginal. Ces individus  se vautrent et se prélassent le ventre repu. Et le pire est qu’ils ne donnent pas l’impression de creuser dangereusement les inégalités.  Une forme de vol déguisé où des personnes pompeusement appelés super-cadres parce qu’ils savent faire une règle de trois et quelques dérivations, perçoivent des sommes honteuses qui équivalent au maigre salaire du planton ou du gardien multiplié par cinquante.
Les choses sont à un point de cruauté telle qu’il n’est plus question de se demander où sont les syndicats, mais plutôt « faut-il supprimer les syndicats ? » Si le syndicalisme tel qu’il a été théorisé et pratiqué depuis le 19eme siècle européen et copié un peu partout dans le monde a atteint son apogée il faudrait « créer autre chose ». Le syndicalisme comme il a été pensé, a escamoté et même négligé de penser la nature vorace, conflictuelle et intéressé de l’homme, sa capacité à supprimer son voisin. Le syndicaliste moderne est animé par un sentiment d’intérêt « personnel »qui le met aussi en position de conflit avec son propre camarade avec qui il défend la même cause. Il est paradoxalement aux confluents des batailles violentes entre le patronat et la masse des salariés d’une part et de l’autre les conflits entre salariés.
Personne ne peut imaginer le nombre de vies perdues au travail depuis la révolution industrielle. Il est quand même curieux, de noter que la modernité industrielle au lieu de libérer l’homme, a davantage contribué à le plonger dans le gouffre de la machine. Notre monde depuis l’explosion de l’univers effrayant des machines en Angleterre au 19eme a reposé de façon pratique la dialectique du maitre et de l’esclave. Plus que jamais le maitre suce, susurre et vampirise l’esclave qui, à force de souffrir, s’habitue à sa condition.  Si l’homme est bon comme le postule certaines philosophies de la nature, les rapports entre hommes sont fondées sur le conflit.  Alors en lieu et place du travail qui aliène l’homme faut-il faire l’éloge de la paresse. Bien sûr que non ! « Il faudrait tellement travailler qu’un jour on puisse se passer du travail » a dit Boris Vian qui a passé toute sa vie à faire des choses. Mais des choses qu’il aime. C’est peut-être l’avenir du travail : faire ce dont on est doué et que l’on aime bien exécuter. Alors il y aura moins de morts au travail.

mercredi 3 février 2016

Wally Seck, une icône gay?







Certainement oui ! Il l’est devenu par la force des choses, par touches successives et goût incontrôlé et immodéré du succès. Le vedettariat, l’une des sept plaies du monde, est passé par là avec sa saveur de vin frelaté. Alors, les adeptes de l’enivrement aux plaisirs interdits s’en donnent à cœur joie, d’autant plus que le « star mania » ne fait tout de même pas de mal à personne, disent souvent les esprits qui n’aiment pas se fatiguer. « On n’en meurt pas »,  disent souvent les réflexions hâtives et  frauduleuses. Il y en a pour qui le mal ne débute qu’avec la mort. Faut-il périr pour comprendre ensuite que le mal est souvent dans les détails ? A moins que le mal n’existe pas pour les adeptes des multiples formes de relativisme.  C’est comme si on nous demandait d’attendre le grand cataclysme pour tirer des conclusions. Aujourd’hui ceux qui crient au scandale  face à l’invasion homosexuelle ne sont certainement pas adeptes de la dissertation après l’apocalypse. D’autres vous diront qu’il faut tirer des leçons de l’histoire comme si l’histoire est la mère de la vérité. Les plus hardis font appel à la fameuse statistique pour faire accroire que les homos sont ultra-minoritaires comme si les chiffres expliquaient tout, alors que la statistique a cessé de délivrer la vérité des chiffres depuis longtemps. Elle est devenue un mécanisme frauduleux de fabrication de l’opinion. Les chiffres ne parlent pas, on les fait parler. Cette forme de déni de la responsabilité est devenu le code moral de beaucoup d’hommes. Entre temps l’homophobie a été inventée pour fermer le caquet aux intégristes-conservateurs. Il est étonnant que l’on ne parle jamais « d’homophilie » qui serait le synonyme de l’homosexualité. Si l’homophobie est criminalisée, condamnée et même chahutée et ridiculisée, parallèlement « l’homophilie » qui est son pendant devrait l’être.
Quant au jeune chanteur, il n’est certainement pas un sodomite-pédéraste  ou un travesti ; il n’est même pas efféminé si on examine sous toutes les coutures la bête de foire qu’il est devenu mais il est sans conteste dans le champ sémantique de la culture homosexuelle. On n’a pas besoin de nourrir certains désirs contre-nature ou même passer à l’acte pour être homosexuel. L’homosexualité est devenue une culture, elle est diffuse dans la mode, le cinéma, la musique et le sport. David Beckham fut ce qu’on peut appeler un métrosexuel. Michael Jackson en a été la forme achevée. Même une star comme Cristiano Ronaldo n’échappe pas à cette tendance. La différenciation académique entre les homosexuels  ou pédérastes, les bisexuels, les transsexuels, les travestis, les hommes efféminés ne semblent plus jouer. Tous ceux  ceux-là participent de la culture-gay. Tous ces types sont présents dans les gay pride et paradent librement dans les pays du nord. La preuve est que les  hommes efféminés bien connus de chez nous et totalement socialisés selon des mécanismes qui sont propres à notre société sont devenus les cibles privilégiés des organisations homosexuelles. Ils sont recrutés et convertis ! En vérité c’est l’homosexualité agressive, organisée et militante qui pose problème.   Il n’ya que dans nos pays où on aime répéter les leçons apprises et que l’on continue à faire ces différenciations qui sont purement mécaniques et inutilement pédagogiques. Une folle furieuse comme Lady Gaga a reconnu qu’elle doit son succès à la culture-gay. Le jeune chanteur Wally Seck est dans le champ sémantique de la  culture-gay.  Qu’il en soit conscient  ou non il est un transmetteur de culture homosexuelle par son utilisation quasi-obsessionnelle d’effets féminins! Beaucoup ne savent pas qu’il ya des modes musicaux et des airs langoureux particulièrement prisés dans ce milieu. Les morceaux composés par son père qui fut un chanteur très inspiré,  sont  très appréciés par la culture-gay. Et cela pour des raisons encore inconnues ! Le jeune sait donc de qui tenir. Malgré les apparences, le fruit ne tombe pas très loin de l’arbre. Pour aller vite, chez nous, tout à commencé avec les hommes-thiof au milieu des années 90. Il est vrai que ce phénomène de l’indifférenciation sexuelle existe depuis toujours dans nos sociétés, mais l’évoquer sous l’angle de la durée est l’une des manières fastidieuses de botter en touche le phénomène homosexuel. Le thiof, cet homme-poisson, consommable,  pré-efféminé, « faux-dandy » sans grande culture, relativement beau, grand de taille, musclé mais pas trop, fit son apparition. Le thiof fut un homme à femmes. Il a muté pour donner aujourd’hui un homme-presque-femme. Les  années 90 marquent la fin de l’homme tel qu’il est défini par la société traditionnelle. Lorsque les femmes se sont mises à écrire elles-mêmes et exclusivement  les canons de beauté de l’homme, c’est le début de la fin de l’homme. Par un jeu de miroir, elles ont commencé à projeter leur propre image sur l’homme. Ce phénomène qui a échappé à tous est le début d’une grande émancipation sexuelle des femmes. Le jour est loin, on l’espère ici, où il y aura tellement pénurie d’hommes que les femmes vont courir derrières des hommes rugueux, violents et qui sentent mauvais. Ce phénomène est déjà enclenché  dans les pays du nord de l’Europe et même en France où on interdit ce genre d’informations et d’analyses. L’égalitarisme et autres tentatives d’abrogation  du genre auront fini de gommer symboliquement les hommes de sexe masculin.
Khalifa touré
sidimohamedkhalifa72@gmail.com
776151166