La lutte avec frappe n’est pas un
simple sport traditionnel, une banale activité de divertissement. Elle trouve ses
origines dans les lointaines traditions guerrières qui ont organisés certaines
sociétés africaines dans les temps anciens ou le pouvoir était conquis selon
des règles précises mais néanmoins avec des périodes de violences inouïes. Rien
que dans l’espace ouolof, considéré abusivement aujourd’hui, comme un monde
historiquement pacifiste, il y eut un cycle de violence qui a duré quatre siècles
(de Lat Soukabé Ngoné Dièye à Diéry Dior Ndella). Au-delà de la tradition
guerrière la lutte ne peut être comprise en dehors de la cosmogonie africaine
qui très hiérarchisée entre les mânes, les esprits, les ancêtres et le monde
des humains.
Balla Gaye 2
est devenu le roi des arènes en terrassant le terrifiant et redoutable Yahia
Diop yékini. Cette victoire qui a
sonné comme un coup de tonnerre dans le monde de la lutte sénégalaise était suffisante
pour comprendre que ce jeune lutteur, grande gueule et Bad boy de l’arène, a
été adoubé par les démons de la lutte. Malgré tout, beaucoup d’analystes
raisonneurs ont douté de la pérennité de cette victoire parce qu’ils ignoraient
la sémiologie du monde de la lutte, refusant même de puiser des éléments
explicatifs dans la cosmogonie africaine au nom de cette pale raison triomphante de la modernité.
Pauvres intellectuels africains et hybrides culturels que nous sommes, nous ignorons
qu’il ya des pratiques discursives jusque dans la magie et toutes les autres
activités de l’imaginaire. La magie est avant tout un langage que l’on trouve
même dans l’architecture de toutes les grandes villes occidentale, leur réseau
topographique, leurs grands édifices, leurs rituels d’intronisation etc.
Mais Hier la cosmogonie africaine a régnée
dans toute sa complexité, Balla Gaye 2 a confirmé son règne en humiliant le
puissant Tapha Tine qui était méconnaissable. L’on oublie qu’il a terrassé « Yékini ».
Ce qui n’est pas une mince affaire. Ce lutteur de l’ethnie Sereer appartenant
au sous groupe Gnoominka n’était pas un simple lutteur, c’était un
« maddak », une sorte d’homme-sorcier inné. Il a régné de façon
arrogante sur le monde de la lutte pendant plus d’une décennie. Tant qu’il n’y
avait pas un « héritier » suffisamment digne des attributs
démoniaques de la lutte, Yékini était tranquille. Avant Yékini il y avait il y
avait Manga 2 qui a régné une dizaine d’années avant que n’arrive Mohamed Ndao
Tyson qui n’a pas fait long feu.
Auparavant lorsque le monde Sereer régnait de façon continue sur la
lutte avec Robert, il a fallu Mame Goorgui Ndiaye, préparé par le
monde Lébou pour le terrasser. Ce fut un
événement. Au Sénégal la lutte est une affaire de terroir, mais malheureusement
elle glisse par moment vers l’ethnicisme. Le terroir ne se superpose pas à
l’ethnie. Les jeunes générations ne le savent pas.
Mais les démons ont ceci d’étranges qu’ils
soutiennent et s’allient aux grands orgueilleux mais à moment donné du succès
de leur disciple, ils sont frappés de jalousie et rompent brutalement « le
pacte » et se déplacent vers une autre personne. Et cet autre c’est Balla
Gaye 2. Ils ont trouvé en ce jeune, une aubaine pour pérenniser leur règne et
continuer à manipuler et contrôler le monde des humains. Ce n’est pas la lutte en que telle qui les intéresse, mais le contrôle
des âmes, des cœurs et des émotions. Quoi de plus propice que la lutte
d’aujourdhui pour poser un guet-apens aux sénégalais ? Les sénégalais sont
tombés dans la fosse aux lions (la fosse aux démons) en se tournant de façon
massive et irraisonnée vers cette forme
de lutte ou les énergies qui devaient servir à améliorer ce pays sont
neutralisées par les forces négatives diffusées à travers ce triangle
magique : Le corps (lutte), l’argent (les sponsors) et la parole (la
presse). Les lutteurs, les promoteurs et leurs souteneurs que sont les sponsors
et même les journalistes sont possédées.
Le monde de
la lutte est presque hiérarchisé comme le monde des Djinns et des démons. Un
monde très hiérarchisé où il n’ya aucune forme de «démocratie ». C’est un
monde plus proche de l’aristocratie, une aristocratie violente. D’éminents spécialistes du monde des Djinn comme Chaybatoul Hamdi Diouf ou le doctorant
en philosophie Ibrahima Fall vous le
confirmeront. Un lutteur a beau avoir une pléthore de sorciers qui l’assistent,
si les djinns et démons qui le hantent sont dans une catégorie inférieure,
quelque soit leur nombre, il ne peut triompher d’un autre lutteur qui est dans
une hiérarchie supérieure dans « le monde de la nuit ». C’est le cas
de Balla Gaye 2 aujourd’hui. Il est haut perché parce qu’il porte les attributs
de la royauté : La notoriété, l’arrogance, l’impertinence, la force, le
talent et surtout une grande gueule et surtout un pacte secret. Lorsqu’il parle,
les premiers amateurs de la lutte que sont les anciennes gloires sont en
trance.
Quant Selbé
Ndom c’est le grand succube de la lutte.
Beaucoup veulent qu’elle se taise mais elle ne le fera pas même si elle le
veut. Selbé est une simple caisse de résonnances que les démons font parler.
Elle est devenue un maillon important dans la plateforme diabolique. Un jour
cette dame sera trahit par ceux qui la possède.Le premier monde de la lutte
constitué par ceux qui font l’opinion (anciennes gloires, analystes, amateurs
et même promoteurs) ont une forte inclination vers Balla Gaye 2, qu’ils le
veuillent ou non. Et même quelques fois à leur corps défendant.
Un jour le
roi tombera comme ses prédécesseurs. Il sera terrassé par un héritier digne de
porter les attributs royaux, il sera battu par un autre terroir, une autre
cosmogonie Sereer, ouolof, peulh, Joola, Lébou ou même mandingue. La lutte avec
frappe restera sauve, l’argent va couler à flot, les promoteurs vont se remplir
les poches, la presse sportive aura de la matière, les jeunes lutteurs vont
vivre de chimères et de misères et les démons continueront à nous envahir
jusqu’au jour où cette histoire s’arrêtera par la Volonté du très Haut !
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c'est intéressent lisez
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