On dit souvent que Socrate est le premier martyr de la pensée.
Quoi qu’il en soit, depuis le maitre de la maïeutique, nous savons que les
savants et les tyrans ne font pas bon ménage. Socrate a bu la cigüe parce qu’il
ne croyait aux dieux multiples, les livres d’Ibn Ruchd ont connu l’autodafé, il
finit par l’exil.
Autant d’exemples
illustratifs des siècles et des siècles avant Tène Youssouf Gueye, cet écrivain francophone et diplomate
Mauritanien, arrêté, embastillé à la sinistre prison de Oualata par le régime
affreux et raciste Maouya Ould Taya.
Youssouf Gueye, l’auteur de « LES EXILES DE GOUMEL » n’a pas
survécu en prison. C’est avec beaucoup de consternation que les hommes épris de
liberté ont appris sa disparition tragique, c’était en 1988. Né à Dimbé Joro(Kaédi), Ten
Youssouf Gueye est un fin lettré francophone. Je l’ai découvert
personnellement à bas âge lorsque j’ai lu avec un regard étonné son fameux
« A L’OREE DU SAHEL», j’étais au
CEM Ababacar Sy de Tivaouane(Sénégal). Depuis lors je n’ai pas voulu relire
l’ouvrage rien que pour garder les fortes impressions quoique «enfantines »
de cet ouvrage aux passages délicieusement fantasmagoriques.
J’ai gardé de ce livre un auteur «travaillé » par les
effluves de la nature. Les éléments constitués par la terre et le fleuve qui
reste un motif puissant pour ce natif de Kaédi, l’air, brulé et même consumé
par une nature hostile et même les esprits qui dans un tourbillon de création
alchimique font du sahélien un homme résistant ; un résistant comme Ten Youssouf
l’a été. Ce qui lui a couté la vie, une vie riche et pleine. Ten Youssouf n’a
pas vécu inutilement !
En tant qu’écrivain Ten Youssouf n’est certainement pas une
« mémoire de la fracture ».
La célébration de cette figure contribuerait certainement à la reconnaissance
des crimes, à l’unité et à la réconciliation des mauritaniens toutes races
confondues.
KHALIFA TOURE
C'est toujours un délice de te lire!!!
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