Au moment où « aanga
Mali baa », notre grand Mali
est déchiré de part en part, nos pensées pieuses vont à l’écrivain Malien Ibrahima Ly, l’une des nombreuses
victimes du sinistre régime du dictateur Moussa
Traoré. Comme son « homologue » mauritanien, Youssouf Gueye, son engagement en tant
qu’homme de lettres lui a valu la prison et la torture à l’affreux mouroir de Taoudénit, une sorte de camp de
concentration aux allures kafkaïennes, où le « général » Moussa Traoré déportait ses opposants
soi-disant les plus dangereux.
Ibrahima Ly n’est pas mort en prison mais il est
sorti complètement « saccagé » par les années de privations,
d’humiliation et de sévices physiques et moraux, il mourut plus tard.
Jeune professeur de Mathématiques, Ibrahima Ly a connu dans
les années 70, les affres du militantisme clandestin au sein du PMRD (Parti
malien pour la révolution démocratique) qui regroupait des patriotes Malien
engagé dans la lutte contre les militaires au pouvoir. Il est finalement arrêté
à la suite d’une distribution de tract et déporté au camp de Taoudénit. Alors commença
le long et pénible séjour carcéral qui va inspirer à l’auteur son roman le plus
connu « Toiles d’Araignées ».
Œuvre majeure de la littérature africaine, enseignée dans les universités, « Toiles
d’Araignées » s’inscrit dans la veine des grands romans politiques
Africains comme « Le cerce des tropiques » du Guinéen Alioum
Fantouré, ou « Une aube si fragile » du Sénégalais Ibrahima Signaté.
Ibrahima Ly sera libéré en 1978.
Comme Roben Island en Afrique du Sud, Oualata en Mauritanie,
le camp Boiro en Guinée Taoudénit est de ses sinistres bagnes que l’Afrique
a connu malheureusement connu à l’époque des dictatures farouches. Néanmoins la
pratique de la torture reste systématique dans des pays réputés démocratiques
comme le Sénégal.
KHALIFA TOURE
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