« Je n’exclus pas
la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire. » André Malraux
Est-il permis de croire autre chose qu’une simple coalition
opportune et circonstancielle à fondements géostratégiques sur fond de guerre
civile en Syrie ? En tout état de cause, ils l’ont fait, Vladimir Poutine
de « la sainte et grande Russie », Hassan Rohani de l’Iran
anciennement et toujours persan mais surtout
plusieurs fois millénaire, Racep Tayyib Erdogan de la Turquie au passé impérial
ottoman et non moins glorieux. Ils sont tous les trois à la tête de forces
culturelles et civilisationnelles aux valeurs « conservatrices » qui
viennent se heurter à l’universalisme finissant de l’Occident à la démocratie
libérale. Assiste-t-on à la mort de l’Occident ? Non !!! L’Occident
ne mourra pas, la mort n’existe pas pour de vrai. L’Occident et son
universalisme vont se déplacer à la périphérie, ils auront une existence rebelle et diffuse. Qui sait ?
Cette coalition n’est qu’un rappel de ce qui a été et qui
sera un jour prochain, cette géostratégie spirituelle qui va se dessiner. Mais
elle a la puissante faiblesse du nombre 3, l’instabilité du compagnonnage à
trois. En Afrique on dit que les amitiés à trois sont vouées à la séparation.
Robert Nester Marley dit Bob le poète-initié l’a compris en son triste chant « Three
little Birds », ces trois petits oiseaux qui volent ensemble et qui vont se
séparer…Les explications sont ailleurs souvent, mais on ne les voit pas. Il
faudra une quatrième orthodoxie représentant les quatre grands mondes. Viendra
t-il de l’Afrique, de l’Arabie, de Rome, du Tibet ou de Patagonie, seul Dieu
sait ? Mais quelque chose se dessine. Les esprits de la transmission s’éveillent
elles sont en marche activés par on ne sait quelle force. Ils ne sont pas
forcément représentés par les nationalismes politiques et les idéologies
religieuses qui participent du rationalisme ténébreux. Qu’il s’agisse des
irrédentismes religieux, des socialismes désemparés, des sociétés civiles
libertaires ils portent tous les marques indélébiles de ce rationalisme abâtardi
qui a voulu se substituer à un modernisme occidental soi-disant porteur
régression.
Le changement est centrifuge et traditionnel. L’Afrique devra
chercher et découvrir son centre spirituel. Où se trouve le centre spirituel de
l’Afrique pour prétendre à la coalition orthodoxe ? En Egypte ? Dans
« Nations nègres et cultures » de Cheikh Anta Diop ? Au
Mali, au Niger, en Ethiopie, qui sait ? L’avenir est dans la transmission.
Qu’il s’agisse de l’Iran de Rohani plein de mystiques détenteurs d’invocations secrètes
et qui tiennent la Syrie, de la Turquie qui n’a pas dominé le monde pour rien
et de la sainte Russie qui a fait fasse aux armées napoléoniennes à fort
renforts de prières mystiques sous les différents symboles de la croix
orthodoxe, l’esprit a toujours été constant. IL EST ! Ceux qui l’on comprit
sauront prendre la direction spirituelle du vent.
Le conflit inexplicable entre Erdogan et Fethulallah Gulen est
une catastrophe culturelle malgré les apparences. C’est un empêchement de
tourner en rond, de prier l’esprit qui gouverne le monde. Partout on met en
conflit les politiques et les mystiques qui parfois par erreur se comportent
comme les politiciens adoptant leur méthode d’infiltration pseudo-trotskiste
qui finalement empêchent la jonction finale. Tous les grands chefs politiques
ont besoin d’arrière-cours mystique, Racep Tayyib Erdogan a intérêt à le
chercher pour combler le vide. Une question essentielle malgré sa popularité
aveuglante devant les anti-occidentaux de toute sorte. A Rome, un Jean XXIII
ferait l’affaire. Peut-être qu’il est toujours parmi nous. En tous cas ses
prophéties font toujours mouche 45 années après sa disparition physique.
Sa vision de l’arrivée du Cardinal du sud
Bergoglio est éclairante. Il est des hommes qui font l’histoire sans en
avoir l’air. Le pape François en fait partie, un jésuite très intéressant.
Quant à l’Arabie Saoudite, il s’y passe quelque chose. C’est
le moins que l’on puisse dire. Ni perestroïka, ni glasnost ne sauveront l’Arabie
Saoudite, le prince Mohamed Ben Salman n’est
pas Gorbatchev. L’Arabie Saoudite est vouée au passage en avant mais non comme
les schémas occidentalisant et religio-haineux le souhaitent mais par un retour
à ce qu’elle est vraiment, non pas forcément saoudienne ou wahhabite mais austère,
mohammadienne, abrahamique et spirituel. Sinon elle ne pourra prétendre à
aucune coalition orthodoxe mondiale. Seule une présence et un règne
mystique en Arabie pourra soigner les deux plaies frontalières que sont le Yémen
et la Syrie qui sont deux frontières religieuses extrêmement dangereuses. Les
hommes qui s’approchent des frontières religieuses doivent être prêts à mourir.
Ceux qui ont profité du soi-disant printemps arabe pour déclencher ces conflits
près des frontières religieuses sont les
responsables criminels de ce qui se passe aujourd’hui au Yemen et en Syrie si
proches de nous. Les autres sont venus s’en mêler pour attiser le feu pensant
qu’ils ne sont pas concernés. Le monde est voué inéluctablement aux
déplacements spirituels. Rien ne disparait, les choses ne font que se déplacer
en conservant leurs rôles.
Khalifa Touré
J'apprécie votre analyse et vous êtes dans le VRAI Merci
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