jeudi 29 novembre 2012

Mahamadé Sawadogo, du pays des hommes intègres.





Mahamadé  Sawadogo est un « jeune » et brillant philosophe Burkinabé. Un théoricien en cours et bien certainement un prochain penseur. Partout où ce professeur de philosophie morale et politique est passé en Afrique et en Occident, il y a laissé ses traces de pédagogue rigoureux, presque une « star » de la philo par ses nombreux admirateurs et le respect de ses collègues.

A l’université Cheikh Anta Diop où le professeur Sémou Pathé Gueye l’avait convié pour un séminaire doctoral, les étudiants n’hésitaient pas à enregistrer ses propos à l’aide de Mp3 et de téléphones mobiles. Autant dire que l’homme est talentueux quoique modeste.

Né en 1963 en Haute-Volta, actuelle Burkina-Faso, ce garçon est agrégé de philosophie en 1988, docteur d’Etat en 1992 et professeur titulaire en 2002. Adepte de la philosophie de l’engagement il dit souhaiter « l’alternance radicale au Burkina ». Militant au sein d’un « collectif d’intellectuels engagés» la condition politique du Burkina Faso ne le laisse guère indifférent.

En sus d’être un enseignant passionné, Sawadogo est un chercheur infatigable et un auteur qui cherche la profondeur. Il suffit de lire son essai de philosophie politique « La parole et la cité » pour se rendre compte que Sawadogo ne se contente pas seulement du titre improbable de philosophe. Malgré son jeune âge Sawadogo est un érudit qui maitrise son sujet. Sa profonde connaissance de Hegel qu’il lit en Allemand confère à ses écrits « une texture », d’une densité qui peut étonner à l’époque où beaucoup de « philosophes » se contentent de servir des commentaires empruntés. Les philosophes, sociologues, politologues et surtout juristes gagneraient à lire Sawadogo pour s’imprégner de la philosophie du droit et dans le même temps la distinguer de la théorie du droit. 

«  L’homme de loi représente l’Etat, la collectivité : il ne le contrôle pas. La loi n’est rien d’autre que la volonté de la collectivité élevée à sa propre conscience et, en lui obéissant, le citoyen suit la raison qui est en lui.» écrit-il. Ses réflexions sur l’Etat, l’Etat de droit qui est un pléonasme selon lui, le droit de l’homme, la citoyenneté, font de lui un philosophe de la conscience subjective.

Les nombreuses langues qu’il parle (Moré, Dioula, Français, Anglais et Allemand) font certainement de lui un homme ouvert aux « souffles fécondants du monde. »

KHALIFA TOURE

4 commentaires:

  1. "la formation du corps politique reçois sa légitimité du consentement des individus" M.Sawadogo

    RépondreSupprimer
  2. "Nul n'est voué par sa naissance à guider ses semblables" M.Sawadogo

    RépondreSupprimer
  3. "L'Etat démocratique ne divinise pas le consentement populaire. La voix du peuple n'est pas celle de Dieu" M.Sawadogo

    RépondreSupprimer
  4. " L'Etat moderne attend des individus qu'ils adhèrent librement,volontairement,à sa mission.Il est l'Etat qui reconnait l'existence de la société civile et s'en accommode" M.Sawadogo

    RépondreSupprimer