Que faire devant le
grand mur de la stagnation historique ? Face à la fin imminente de cette
démocratie, que faire ? Face aux enfants qui n’attendent pas l’âge adulte pour
tuer, comme s’il était permis de tuer, que faire ?
Les jeunes qui aujourd’hui refusent de grandir et cultivent
la paresse jusque dans les règles d’hygiène auront fort à faire. Ils baissent
le pantalon, le caleçon en l’air mais bientôt ils se feront remonter les
bretelles par leurs petits enfants, au
propre comme au figuré. Ce sera la révolution du sous-vêtement, de l’accessoire
vestimentaire. L’horrible « Papa tu
saignes du nez ! » sortira de la bouche de ces futurs enfants étonnés
devant tant de nudité vestimentaire et verbale.
Les plus perspicaces, les voyants parmi les plus clairvoyants
ont diagnostiqué une grande crise de la perception dans la
« postmodernité ». C’est le problème de l’entendement qui est ici
posé, comme diraient les philosophes cette espèce menacée qu’il faudra protéger
comme le tigre blanc. Il n’y a aucun jugement à suspendre dans un monde ou
depuis cent ans il est interdit de faire ce qu’ils appellent « un jugement
de valeur ». Le plus grand mal de l’Education aujourd’hui est
la crise de la transmission. Il n’ya plus de maîtres ni précepteurs. La
spiritualité de l’Education n’est plus ce qu’elle était. Les cultures, les
civilisations qui ne maîtrisent plus leur mode de transmission des valeurs et
leurs centres de fabrication et de diffusion du savoir ont été aliénées.
La seule chose à faire c’est d’ouvrir la brèche : c’est
le programme culturel et civilisationnel du futur. Qu’il s’agisse naguère de Nicolaï
Tchernychevski célèbre auteur du « QUE FAIRE ? » qui a
inspiré Vladimir Lénine, d’Alexander Soljenitsyne, de Lech Valesa et du
Pape Jean Paul II, le travail historique fut de taper dans le mur, un
exercice intellectuel et culturel harassant jusqu’à l’apparition de la brèche.
Il faudra du temps et des hommes pour trouer le mur de la honte. Des hommes
têtus qui s’entêterons à dire qu’il n’ya pas d’antivaleurs, ce sont les valeurs
elles-mêmes qui ne sont immortelles. Le problème est toujours dans le consensus
moral, l’ensemble de ces choses appelées pompeusement « système de
valeurs ». Le problème, la grande faille est l’absence de transcendance
dans ce « système de valeurs. » Nos sociétés ont failli le jour où
elles ont cru que leurs valeurs modernes ne sont pas évaluables.
Seule la foi, la science et la fiction nous restent pour partir, quitter la stagnation, sortir de
la crise du faux mouvement, du mouvement politicien, des révolutions dites de
Jasmin ou de velours. La politique du faux-fuyant c’est le mur de la
stagnation, un vrai paradoxe. La foi pour réguler le Bien et la Mal, la science
pour alimenter la technologie et la fiction pour la créativité artistique, pour
fouetter l’imagination créatrice, cette énergie indispensable pour
« ouvrir la brèche ». Mais encore faudrait-il être conscient de la
présence horizontale du mur, le mur au-delà duquel il ya le salut provisoire. Mais
les gadgets de la liberté que sont la démocratie, le bulletin de vote, la
liberté d’expression et l’Administration vont retarder l’évolution des hommes
vers les mutants du futur. ( A suivre)
Khalifa Touré
Merci Khalifa!
RépondreSupprimerTu fais là une analyse très profonde d'une situation préoccupante.
Je voulais d'ailleurs te faire lire un texte du Monde Diplomatique signé par Pierre Jourde dont l'analyse n'est pas loin de poser le même problème de fond que ton texte.
Voici le lien, si tu ne l'as pas encore vu.
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/JOURDE/16204
Merci beaucoup Ceroq Senegal, d"avoir lu et apprécié ce texte.
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