jeudi 10 mai 2018

Géopolitique de la mort : Des Bombes d’hier au gaz d’aujourd’hui







Depuis l’invention de la poudre  explosive par l'alchimiste chinois Sun Simiao il y a des milliers d’années les hommes continuent de jouer à leur sport favori : le jeu de la mort. Il ya de quoi s’étonner que les hommes oublient que la guerre est devenue un art depuis il ya très longtemps bien avant « De la guerre » de Claus Von Clausewitz le Prussien. Un texte rangé depuis lors parmi les classiques de l’Art de la guerre enseignés dans beaucoup d’écoles de guerre encore aujourd’hui. Il est curieux pour les non encore initiés que la poudre explosive résulte d’un « hasard » d’ordre  alchimique. Mais sachez que «  Al Kimya-u » est la dimension mystique de la science au-delà des préjugés farfelus. La « vérité vraie »est que Al Kimya-u( Al Chimie) est une manifestation, une partie de la connaissance de Dieu. Plusieurs mantras mènent au travail intérieur qui aboutit à la possibilité de réaliser des choses impossibles pour le commun des mortels.

Mais selon les caprices du destin, derrière la grande muraille de Chine les boules noires explosives ont décimé des envahisseurs aujourd’hui inconnus. Il ya mille et une légendes sur la question, une invention d’un génie terrifiant qui n'était pas destiné à tuer. La guerre arrive quand la colère s’empare du fer et du feu. Le fer est d’une substance ultra-terrestre. Il n’existe pas sur cette terre suffisamment d’énergie pour « fabriquer » » un atome de fer. Voilà l’origine terrifiante de la guerre. Israël et l’Iran doivent faire gaffe aujourd’hui qu’ils se touchent mortellement en Syrie avec le Golan comme prétexte.  En tous les cas, le génie de la guerre et de la défense de l’espèce humaine s’est organisé contre les hommes et les démons, qu’ils soient humains ou autres pour préserver le savoir de conservation et de mutation fut-il défensivement mortel. Entre la mort et la vie, il n’ya qu’un cloison, une mince pellicule lumineuse. La mort est l’origine de la vie, fut-elle mystérieuse.

 Les grands généraux d’aujourd’hui, stratèges retors et discrets ont des références très anciennes quand il s’agit de l’art de donner la mort. Le général américain George Patton ne tarissait pas d’éloges sur les prouesses et le génie militaire des romains et des grecs, de Jules César et d’Alexandre le grand.  Pour défendre Moscou contre les hordes nazis, les généraux communistes Joukov et autres ont fait  appel à la mémoire du grand Koutouzov le royaliste à la tête de l’armée russe face à la meute napoléonienne. Ici, en Afrique du soleil couchant, de terribles meneurs d’hommes ont guerroyé fusils, arcs, flèches, gris-gris et amulettes en bandoulière. Ce furent les preux Meissa Boury Déguène Dieng du Kajoor et Thieyacine du Bawol. En pays mandingue le chef de Guerre Bakary Dian s’est débarrassé  du terrifiant Bilizy à une époque antérieure à Fakoly Koroma Fakoly Daaba de la bataille de Kirina en 1235. Le légendaire Ibrahima Ngourary est encore chanté chez les Peulh…

L’histoire des hommes est une histoire de « l’art de s’entretuer ». Il ya eu de courtes périodes exceptionnelles de paix mondiale, souvent pas plus de soixante dix ans.  La vie sur terre est devenue un grand art de la survie depuis l’époque moderne avec l’apparition des armes à feu qui ont décimé les indiens, les bombes qui ont terrorisé le monde entier surtout les populations autochtones en période coloniale.  « Etant donné que nous ne pouvons pas ne pas nous entretuer, faisons en sorte d’organiser la mise à mort, donnons lui des règles, inventons des conventions de Genève pour donner l’impression de toujours appartenir à l’Humanité. » Voilà « la formule chimique du bonheur » à la manière de Boris Cyrulnik le psychiatre, l’énoncé en une formule cynique de la résilience la plus réaliste.  Une chose est sûre les hommes savent qu’ils marchent vers la mort, d’où les tentatives parfois hypocrites d’organiser une paix factice. Il n’ya pas  de camp de la paix par-ci et de camp de la mort par-là.  Le monde se souvient encore aujourd’hui du bombardement de Dresde entre les 13 et 15 février 1945 par les armées Britannique et américaine. La ville allemande fut complètement rasée  et les populations civiles brulées au phosphore. Au Vietnam la Napalm américain a fait des dégâts que personne ne peut mesurer.

C’est alors qu’apparut le gaz mortel de la guerre entre les hommes. Ce fut le 22 Avril 1915(pour ce que l’en en sait). L’armée d’Adolf Hitler utilisa pour la première fois le gaz contre l’ennemi au nord d’Ypres en Belgique. La première guerre mondiale, cette grande boucherie humaine qui verra l’entrée en jeu des machines à tuer. Les armes dites conventionnelles sont aussi des armes de destruction massive à une certaine échelle, tout est question de temps et de psychologie. Le gaz tant décrié en Syrie et qui a provoqué une indignation sélective porte en ses substances mortelles le souvenir douloureux de l’hitlérisme, voilà tout ! Bachar Al Assad a fait plus de morts avant tous ces miasmes mortels,  et avant lui son père Hafez El Assad. Lorsque ce dernier  a décimé des milliers de populations soit-disant favorables aux frères musulmans, qui l’a condamné ? Qui a donné à Saddam Hussein ce gaz meurtrier qui a envahi Halabja lors de la première guerre du Golf ? Il fallait pour l’Occident et son allié saoudien détruire la Révolution Iranienne et le chi’isme à travers la guerre la plus longue du XXème siècle. Le Kurdistan en a fait les frais. Aujourd’hui ces mêmes fabricants de gaz mortel qui ont encouragé le gazage des populations Kurdes prétendent aujourd’hui sauver le Kurdistan dans le but secret d’affaiblir la Turquie, l’Iran et la Syrie. Ensuite ils vont prendre le Kurdistan. Il ya du pétrole mais surtout du gaz, un autre gaz non pas mortel mais celui-là  fait vivre l’économie.  Ah que la géopolitique de la mort est complexe !

Khalifa Touré



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