Pourquoi tant bruits assourdissants, de tintamarres à vous faire sauter au plafond, de vraies
faussent colères qui blessent et tuent ceux qui s’amusent à ce jeu dangereux
qu’est la politique des hommes politiques sans substance ? Pourquoi ne pas
laisser les politiciens jouer à leur propre jeu ? De toutes les façons ils
ont horreur de la solitude et de l’indifférence. Ils sont d’une faiblesse
mesquine. Laissons leur cette politique, ils courront après vous comme chien
derrière un os à ronger. Alors nous pourrions fonder une autre politique avec nos
propres règles. Une politique qui traduit un projet culturel. Pourquoi tant de
violence inutile ? Ah ! que les hommes aiment soutenir de petites
querelles.
Tous les théoriciens de la philosophie politique ont classé le
referendum parmi les pratiques de démocratie délibérative. Le referendum est
une tentative de résoudre l’une des limites et grandes faiblesses de la
démocratie mais par la même occasion se débarrasser de ce sentiment d’arrogance
et de monopole de la parole politique. Mais tout cela n’est que vaine
politique. Le peuple n’a jamais eu la parole sauf dans les fins
de cycle où les lames de fond qui ont
brassé la mer calme de la marche des sociétés a abouti à une véritable révolution
culturelle, à la libération. Le peuple demande l’habeas corpus aux politiciens.
Rendez au peuple sa liberté de révolution ! La liberté d’habiter son corps est un droit
universel. Les populations qui se
rendent complice du rapt politique par la passivité et l’acception éhontée de
la corruption seront identifiés un jour comme ces descendants d’anciens
défaillants et faux grévistes délateurs
des grandes grèves dans les années quarante. Le jugement de l’histoire est implacable même s’il reste
sourd. Il tombe non comme un couperet mais à la manière d’un boulet. Il vous
écrase. Tout le monde sait ce que certaines couches de la population ont fait
dans l’histoire particulière de leur terroir. Ils portent toujours le fardeau
de la trahison.
Aujourd’hui les sociétés africaines sont en train d’aller quelque part. Il n’ya que les
politiciens et l’élite intellectuelle qui n’entendent les pas lourds de cette longue
marche des éléphants. Ceux qui veulent mettre au pas le pays rencontreront sur
leur chemin deux forces sociales qui sont en train de se dessiner : La
jeunesse d’obédience religieuse, et les jeunesses panafricanistes qui sont de
retour. Elles sont les seules à porter une pensée utopique, prospective et
révolutionnaire même si elle peut prendre des formes brouillonnes qui peuvent
tromper. Ce type de discours n’existe
pas dans la jeunesse politique qui court derrière un oui ou un non. Les
jeunesses politiques devraient faire la jonction avec les forces religieuses et
panafricanistes pour tordre le coup aux partis politiques, les détruire de
l’intérieur. Ils sont atteints d’une maladie incurable : L’accaparement.
Seuls les jeunes ont la force de tuer la bête et provoquer le referendum du
jour d’après, celui de l’Afrique. Oui ou Non aux valeurs africaines, à la
solidarité communautaire, la vérité ancestrale et la famille hiérarchisée. Les grands œufs ont été couvés, les petits sont sortis, les dragons cracheurs
de feu sont en train de grandir, les anciens peuvent se reposer tranquillement
et prier, la relève est assurée. C’est imparable ! sauf accident il va se
passer quelque chose dans les sociétés africaines. Tous ces conflits, violences
symboliques et séditions ont pour origine la gestion du bien commun, à
commencer par cet épiphénomène électoral de Oui ou de Non.
La contradiction la
plus violente face à ces événements politiques comme le referendum est le désir
de désertion qui jette la jeunesse sur les routes de l’ailleurs et la volonté
de rébellion de ceux qui sont restés. L’histoire politique n’est pas l’histoire
des élections, c’est l’histoire des
rapports de pouvoir entre groupes sociaux. Le referendum est une élection quoi
qu’on en pense. Il l’est non pas en fin de compte mais bien entendu dès
l’entame. Le referendum c’est l’élection ou la chute des valeurs. C’est très
dangereux un referendum. Tous les vingt ans pratiquement, au Sénégal, le peuple
est à l’assaut de l’establishment pour arracher sa liberté, mais il reste toujours
quelque chose…les choses ne sont jamais allés là où elles devraient être.
Toujours un travail inachevé par la faute et l’infiltration des éléments de
cette même élite. Alors il arrivera un jour prochain où le rubicon sera
enjambé. A chaque échéance, le peuple avance d’un pas vers la ligne
« fatidique », celle du non,
le non-retour où il s’écriera : « Alea Jacta est !», le
sort en est jeté. Il sera alors impossible de revenir sur ses pas. Le
lendemain un autre jour poindra, celui du grand referendum.
Khalifa Touré
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