Il existe des colères
« saines », des colères pathologiques, des colères feintes, des colères sans
lendemain et même des colères empruntées.
Les colères « saines » sont passagères, elles
viennent des êtres sincères dont les cœurs produisent une lumière du Bien qui
leur dicte de revenir à la raison, à la foi. Les colères pathologiques sont
l’œuvre des fous, véritables endimanchés en costume-cravate ou en grand boubou,
ils sont nombreux parmi les politiciens et les pauvres gens qui sont obsédés
par le pouvoir et qui hantent les milieux religieux et culturels, les media, le
mouvement associatif…Ils valent moins que les entrepreneurs politiques. Les
colères feintes viennent des individus qui ont une personnalité mensongère. Leurs
fourberies dépassent Scapin. Le crocodile ne veut pas de leurs larmes. Ce
terrible reptile s’enfuirait devant eux. Simuler la colère sur les plateaux de
télévision ! C’est le sommet. Ils ne font pas partie des gens normaux
parce qu’ils n’ont peur de rien, sauf de leur déchéance prochaine. Ils n’ont
aucune forme d’honneur.
Le seul protocole qui
vaille pour les voleurs de l’argent de pauvres c’est de leur couper la main. Alors
beaucoup de mains tomberont à terre pour faire le bonheur des chiens et des
loups affamés par l’indigence collective. Vous les verrez chialer comme des
mioches qui ont peur devant un gros molosse qui aboie rageusement. Mais ils
pensent bêtement que le chien n’aboie que lorsque la caravane passe. Ils ne
verront même pas l’ombre des pitbulls qui leur sauteront à la gorge. Quant aux
colères sans lendemain ils viennent malheureusement des peuples, les
groupements politiques conscients et organisés que l’on appelle
« peuple » et qui sont régulièrement en colère tous les dix ans selon
une loi inconnue. Ils ne réaliseront jamais la révolution spirituelle parce
qu’ils sont piratés par les colères feintes, ceux qui ont une âme de girouette
et qui connaissent la direction du vent. Ils seront les premiers à freiner la
marche du changement parce qu’ils étaient dans le coup.
Le feu de la colère est bien à l’origine de biens des
révolutions qui finissent tôt ou tard par se tasser. Le monde se passerait bien de la colère. Mais que faire ? Les
gouverneurs civils et politiques de ce bas monde s’arrangent toujours à vous
mettre en rogne. Alors fusent les injures les plus vulgaires, les insultes les
plus savantes mais aussi les silences les plus implosives. On dirait que les
roitelets de ce bas monde qui se voient toujours grands et roi parmi les rois se nourrissent de notre colère. La lucidité
n’est pas la première qualité des gouvernants de ce monde décadent. En état
d’ébriété permanente, certains pour avoir trop souvent levé le coude mais
d’autres sont grisés par les vulgaires clinquants du pouvoir.
Cependant, la plus risible des colères est la colère
empruntée. C’est l’œuvre des idiots et des imbéciles qui pensent qu’ils sont en
colère. Ils ont une personnalité définitivement immature. Ils sont prêts à se
battre pour Cristiano Ronaldo, Koutia et Bouba Ndour, Modou Lo et Wiri Wiri. A
chacun son héros. Ils auraient bien voté pour Donald Trump « le hérisson »
parce que « guerrier la » ; un guerrier qui n’a jamais fait la
guerre. Ceux qui se prennent pour intelligents ont perdu leur capital
symbolique à force de ruse politicienne. Ils n’ont que leurs yeux pour pleurer
aujourd’hui. Naguère personne n’osait critiquer un enseignant.
Apparait alors, l e fantasme le plus répandu
aujourd’hui : « la lutte vers le sommet ». L’embouteillage d’hommes et de femmes sans
envergure donne une image vulgaire des premières loges. Ils oublient que l’arrière-garde
doit être protégée, défendue par les contre-attaques sournoises. Mais à l’arrière-garde,
on n’est pas visible, quelques vigoureux que soient les coups infligés à
l’ennemi. Tout cela provoque la rage, l’orgueil et finalement un sentiment plus
noble : La fierté.
Mais en attendant, les roitelets et leurs épigones appelés
« opposition » ignorent la métaphore
de la salamandre. Ce cousin du margouillat est sensé brûler la case pour que
renaisse une autre vie. C’est l’animal le plus susceptible de phobie. Il nous
rappelle que le feu couve. La case va brûler. Les femmes le sentent, elles qui ont
peur de ce reptile. Leurs cris informeront les initiés qui ont toujours compris
qu’il faut que le monde aille quelque part.
Khalifa Touré
sidimohamedkhalifa72@gmail.com
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